Apéro livres le 22 février 2024
Avocat, député radical-socialiste de la I° circonscription du Loiret (1932), sous-secrétaire d’État à la présidence du Conseil (1936), ministre de l’Éducation nationale et des Beaux-Arts du Front Populaire (1936) le plus jeune de l’histoire de la IIIe République, Conseiller général du Loiret (1937), figure emblématique d’Orléans, Jean Zay (1904-1944) aura un triste destin.
À la déclaration de la guerre, démissionnaire de son poste de ministre, il s’engage dans l’armée française, Après l’appel du général de Gaulle, il embarque pour le Maroc, à bord du Massilia, et sera arrêté à Rabat (16 août 1940). Renvoyé en Métropole, un tribunal militaire, suite à un procés inique, le condamne pour désertion, à la déportation perpétuelle et à la dégradation militaire en tant qu’officier (4 octobre 1940). Incarcéré à Marseille, puis à la maison d’arrêt de Riom (Puy-de-Dôme), il y recevra régulièrement son épouse, Madeleine accompagnée de ses 2 filles, Catherine et Hélène.
Son récit de captivité, ses réflexions sur la politique, ses projets de réforme pour la France seront publiés à titre posthume en 1945, dans un livre « Souvenirs et Solitude » et 2 romans policiers quitteront la prison dans le landau de sa fille cadette.
Il sera assassiné, le 20 juin 1944, dans un bois carrière de Molles (Allier), par la Milice française du Gouvernement de Vichy, venue le chercher pour un soi-disant transfert…
Pleinement réhabilité à titre posthume (5 juillet 1945) son corps sera retrouvé le 22 septembre 1946 et identifié en 1948.
Une vie courte, pourtant on lui doit… au titre de l’Éducation nationale : les 3 degrés d’enseignement, l’unification des programmes, la prolongation de l’obligation scolaire à 14 ans, les classes d’orientation, les activités dirigées, les enseignements interdisciplinaires, la reconnaissance de l’apprentissage, le sport à l’école (toute sa signification en cette année sportive) les œuvres universitaires et au titre des Beaux-Arts : le CNRS, le Musée national des Arts et Traditions populaires, le Musée d’Art moderne, la Réunion des théâtres lyriques nationaux et bien sur le Festival international du film (titre de 1946 à 2002, nommé ensuite Festival de Cannes), qu’il ne connaîtra jamais.
Ses cendres seront transférées au Panthéon, le 27 mai 2015.
avec Hélène Mouchard-Zay, Pierre Allorant.
Entretien mené par Monique Lemoine
avec Bernard Henninger, Danièle Duchet-Pitou, Catherine Soix
café littéraire le « Green café & plantes », 212, rue de Bourgogne 45000 Orléans